Ascension du Baranco Wall
Je me
sens beaucoup mieux qu’hier.
Je n'ai souffert
d'aucun désagrément et malgré mes craintes, l'ascension s'est très bien passée.
La première était celle du mur de Baranco, 400 mètres presque en droite ligne.
Rien qu’à
de regarder les gens qui l'entamaient j’avais la frousse, mais nous avons gravis
le mur sans embuche.
Je me
suis collé derrière Richard notre guide de la journée et je le suivais pas à
pas. Ce fût une bonne idée car nous avons franchis des passages difficiles, et
il me donnait de bons conseils. Parfois il nous fallait tourner le dos au vide,
en entourant la paroi rocheuse de nos bras. Nos guides appellent ça le « kissing
rock » :)
Richard notre guide de la journée
Une fois
au sommet nous avons fait plusieurs photos de chacun de nous certains en
profitant pour faire le fameux jump (on saute au moment où le photographe prend
la photo).
Une fois
monté, il faut redescendre et j'appréhendais encore une fois cette partie de la
route, car Richard m'avait bien conseillé de prendre mes bâtons. Mais c’était
sans doute une mesure de précaution car tout s’est bien déroulé.
Sommet du Baranco Wall
Plusieurs
montées et descentes ont ponctuées cette partie de la route. Après plusieurs
heures de marche nous avons finalement traversés une dernière vallée avant une montée
abrupte vers le campement dont je me serais bien passé. Richard nous a fait
remarquer que nous franchissions le dernier ruisseau avant les deux dernières
étapes, et qu’à partir de maintenant nos porteurs n'avaient d'autre choix que
de redescendre chercher l'eau pour le reste du voyage.
On
apprend beaucoup sur les gens, sur les porteurs entre autre. Ils doivent porter
un maximum de 20 kg ce qui est énorme sur ces distances, et alors que nous on
fait « polé polé » eux ils courent pratiquement en montant.
Le
gouvernement a mis des règlements en place pour contrôler l'accès et les abus,
il faut avoir 18 ans maintenant pour devenir porteur et ils reçoivent tous une
formation. Même une session au gym en préparation n'est pas rare et la course à
pied est l'outil favori.
Emmanuel notre
chef-guide nous parle de sa vie. Il n’a que 27 ans, il est marié et a rencontré
Evelyne sa femme il y a deux ans. Ensembles, ils attendent un enfant. Emmanuel
soutien le People Power (je n’ai trouvé aucune trace du parti sur Internet, j’ai
l’impression qu’il s’agit plus d’un slogan et qu’en fait le parti qu’ils
appuient c’est le Chama Cha Mapinduzi - CCM), un parti populiste qui promet de
mettre fin à 40 ans du même régime et a la corruption qui s'en suit. Beaucoup
de porteurs sont en faveur de ce parti.
Emmanuel
nous explique son parcours, il a suivi une formation de porteur et il a
commencé il y a 4 ans de cela. Dès son début son ami lui a conseillé de suivre
la formation de guide car son anglais est très bon.
Côté
compagnons de voyage, disons qu’il y a des hauts et des bas, aujourd’hui j'ai
un peu marre des Américains, je crois que mes amis Canadiens pensent la même
chose. Ils sont généralement étroits d'esprit et ne font pas preuve de retenue,
ce qui finit par tomber sur les nerfs.
On a eu
une discussion sur les bienfaits et les méfaits reliés à la margarine. Un de
mes compagnons Canadien en mange tout le temps, moi aussi car ma diététicienne
me l’a conseillé il y a près de 10 ans. Les compagnons des U.S.A. trouvent que
c’est mauvais et croient que peu importe ce que santé Canada peut en dire, c’est
eux qui ont raison…
Bref, j'apprécie
les moments de solitude dans ma tente, mais ce que j'ai vraiment envie c'est
une douche!
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