vendredi 11 décembre 2015

Courir le demi-marathon à New York en 2016

La statue depuis Battery Park




Wow. J'ai été sélectionné pour faire parti des milliers de coureurs qui fouleront les rues de la ville de New York le 20 mars 2016!

Pour un coureur moyen comme moi c'est la consécration.

Contrairement à plusieurs coureurs qui bloguent, je ne suis pas de la trempe de ceux qui peuvent aspirer à participer au mythique Marathon de Boston. Mais New York c'est pas mal le deuxième plus important rassemblement pour les coureurs.

J'avoue ne jamais avoir pensé à participer avant d'avoir réaliser que c'était possible de faire parti du tirage et surtout de voir que des amis y parvenaient grâce aux réseaux sociaux.

Cette année, je cherchais une compétition disponible autour de Pâques, mais le 10K de Central Park, qui a lieu ce fameux weekend, n'était pas ouvert pour le coureurs de mon accabit. C'est toutefois sur le site des NYRR (New York Road Runners) que j'ai constaté que je pouvais m'inscrire pour le tirage du fameux évènement qui se tient la semaine avant.

Je n'y croyais tellement pas que je n'en avais parlé à personne, pas même ma coinjointe qui vient de réaliser qu'on se prépare pour un voyage le weekend avant la fête pascale! Courir dans la grosse pomme ce sera autre chose.

Je suis allé à quelques reprises au cours des dernières années, j'ai eu le plaisir de me joindre au centaines de coureurs qui foulent Central Park (un conseil, si vous êtes coureur, ne vous aventurez pas dans le parc sans votre équipement, vous regretteriez en voyant tous ces coureurs de n'être qu'un spectateur).

Central Park est vraiment magnifique, la nature y règne et le lac qui trône en son centre rend le décor bucolique. Par contre, cette fois je constate qu'on traverse la ville depuis son milieu jusqu'a la pointe sud. J'avoue qu'en regardant la carte, je constate qu'un demi-marathon c'est tout de même toute une distance.

Je trouvais déja que faire un tour dans Central Park représentait une bonne distance, cette fois-ci, on en fait le tour, pour revenir vers le sud, longer l'Hudson jusqu'a la pointe de Battery Park pour revenir vers la ligne d'arrivée sur Wall Street.

J'avais déja décidé que je continuerais de courir de la distance de demi-marathon, alors ceci tombe à pile, mais maintenant, plus question de me laisser aller. Ce sera entraînement intensif tout l'hiver.

Ça tombe bien, j'ai la motivation par les temps qui courent. On s'en reparle.

Avez-vous déja couru le demi à New York? C'était comment?

vendredi 6 novembre 2015

La motivation en période hivernale



Se motiver pour aller courir est souvent plus difficile lorsque vient l’hiver.

Après plus de trente ans de course, on me demande souvent pourquoi je continue, qu’est-ce que je trouve d’intéressant dans ce sport? Aller courir alors qu’il pleut des cordes, ou bien que la température au-dessous de zéro.

Plusieurs diront : très peu pour moi.

J’avoue que certains jours d’hiver je suis pas mal de leur avis. L’an dernier avec les froids records de janvier j’en suis d’ailleurs venu à la conclusion que courir dehors n’était pas une bonne idée et je me suis inscrit au gym pour les trois premiers mois de l’année.

Une bonne idée, qui m’a permis d’éviter de ‘sauter’ des journées.

D’ailleurs avec l’objectif de grimper le Kilimandjaro cette année, je n’avais d’autre choix que de m’exécuter alors aussi bien le faire à l’abri des intempéries.

L’ennui avec le gym c’est qu’il est difficile de faire un entraînement qui dure au-delà de trente minutes. On a tôt fait de vous faire comprendre que quelqu’un ‘attend après la machine’.
Donc, il y a un bon et un mauvais côté à l’entraînement en salle, comme dans toute chose.
Ceci dit, cette année, avec le beau temps et l’objectif, j’ai renoué avec la longue distance.
Habitué de courir des cinq kilomètres depuis deux ou trois ans, je n’avais que rarement franchi la ligne des dix kilomètres. Cette année ce fût une autre histoire. 

Dès le début du mois de mai, je me suis construit un programme pour atteindre la forme et courir un semi-marathon en fin août. Ceux qui ont suivi mon entraînement dans ce blog savent que celui-ci s’est bien passé. 

Mais depuis je ne suis pas retourné à mes vieilles habitudes  de courir des petites distances. En effet, n’ayant pas couru pendant plus de deux semaines, j’ai tranquillement repris la forme de semaine en semaine et je suis de nouveau au niveau du semi-marathon.

Cependant, avec les jours froids qui s’en viennent je me questionne sur ce qui sera le mieux. Continuer malgré le froid et courir la longue distance durant les mois d’hiver, ou revenir à mon type d’entraînement intérieur (et plus court) pour les mois les plus froids?

La décision n’est pas prise, mais ce matin je suis allé chercher un bidule pour suivre mon cardio… disons que je trouve pas ça tellement compatible avec un petit trente minute sur le tapis.

À suivre…

Qu’est-ce qui vous motive l’hiver?

lundi 26 octobre 2015

L’hydratation

Je traîne toujours un sac d'eau lorsque je fait de la randonnée

Dans tous les sports on recommande de toujours prendre soin de bien s’hydrater. En effet l’effort physique produit la transpiration qui sert à refroidir le corps. Lorsque nous courrons nous produisons quantité de transpiration et celle-ci se fait aux dépends de la quantité d’eau que notre corps contient.

Bien des coureurs ont déjà subi les effets de la déshydratation, celle-ci est désagréable et cause souvent différents problèmes, des maux de tête pénibles, de la faiblesse généralisée, et dans les pire des cas peux causer les coups de chaleur et voir la mort.

Ce que peu de gens réalisent ce que même sans causer les drames décrits ci-haut, une des conséquences immédiate de la perte d’hydratation est la perte au niveau de l’endurance.

Faut-il boire l’hiver?

Plusieurs coureurs ont la fausse impression que l’activité physique durant la saison hivernale ne demande pas de s’hydrater autant, et parfois oublient même de prendre une bouteille d’eau lorsqu’ils sortent pour leur longue course du weekend.

Pourtant le niveau d’effort, la respiration plus rapide et la transpiration (même si elle peut être moindre l’hiver) contribuent à faire perdre les fluides et causent la déshydratation.

Ceci dit certaines personnes n’arrivent pas à boire de grandes quantités d’eau alors le secret réside dans la personnalisation de son programme d’hydratation (Casa[i]). Ce genre de programme s’adresse d’abord et avant tout aux athlètes, mais le coureur moyen pourrait toujours s’en inspirer pour s’assurer d’ingurgiter la quantité de liquide requis.

Le programme type d’hydratation doit tenir compte des différents points suivants :
  • Le type d’effort
  • Le taux d’hydratation (quantité de liquide absorbé)
  • Le poids perdu durant l’exercice
  • Les conditions climatiques

Le programme d’entraînement développé pour l’équipe de course à pied américaine utilise la formule de calcul du taux de transpiration, une méthodologie un peu complexe que je laisserai au lecteur le loisir de découvrir en suivant le lien.

Personnellement je continue d’apporter mes bouteilles d’eau pendant mes longues sorties. Selon l’IRCM[ii] on devrait s’hydrater deux heures avant une séance intense et durant l’entraînement dès que celui-ci dépasse les trente minutes. Pour ma part, même si l’impression de ne pas être aussi déshydraté peu me faire sentir que c’est inutile, je suis conscient que ma performance peut en être altérer.

J’utilise aussi un mélange de boisson réhydratante personnel, vous pouvez trouver plusieurs recettes sur Internet, celui de l’IRCM propose une recette simple et efficace. Faire sa propre mixture empêche d’absorber trop de sucre (tel que contenu dans les boissons énergisantes vendues dans le commerce).

J’ai expérimenté deux différentes formes de déshydratation, celle de l’entraînement pour la course à pied et celui causé par le manque d’oxygène et dans les deux cas j’ai pu constater les bienfaits de l’eau.

Ce n’est pas compliqué, boire pendant l’entraînement c’est redonner à son corps ce qu’on lui emprunte.


[i] Réf : (Casa) http://www.athleticscanterbury.org.nz/Portals/6/Coaching%20Resources/Training%20Articles/Proper%20Hydration%20for%20Distance.pdf

[ii] http://www.ircm.qc.ca/CLINIQUE/educoeur/Documents/36_hydratation.pdf

lundi 19 octobre 2015

Acension du Kilimandjaro - Le sommet




En fait c'est à vingt-trois heures le jour 5 que çà a commencé.

Nous avons mangé un léger goûter composé des biscuits et de thé et ensuite nous nous sommes préparés pour l'ascension finale.

Afin de nous donner un maximum de chances de réussite, nous sommes accompagné des cinq guides. Le rythme est lent, très lent (polé-polé) peut-être trop même mais malgré tout le départ me replonge dans mes doutes.

Dès les premiers pas je sens ma respiration qui est trop rapide. Je n'ai parcouru qu'une centaine de mètres que déjà je ressens la fatigue. On dirait que mes jambes ont parcourues mille mètres.

Ça y est, c'est certain que je n'y arriverai pas.

Au bout de deux cents mètres je m'assois carrément. Julius, un des guides vient me voir et je lui dit: "I'm not feeling well. I think I might not be able to go to the top"

Je ne me sens pas bien, j'ai peur de ne pas y arriver. Julius m'osculte, il appuie sa tête sur ma poitrine et me regarde: non, ta respiration est bonne, tu n'as pas de grave problème. Ok, je ne me sens vraiment pas bien mais s'il dit que ce n'est rien, ce doit être vrai, non?

Il faut espérer qu'il sait vraiment ce qu'il fait, après tout je ne suis pas venu ici pour y laisser ma peau!

J'arrive à me convaincre de ne pas abandonner. Nous reprenons le chemin, mais je refuse d'aller plus rapidement, ce sera à ma vitesse ou pas du tout.

Un peu plus loin j'aperçois une compagne de voyage, trente ans, iron-woman (elle a terminé le Ironman) qui semble incapable de faire un pas de plus. Au moins ça n'a rien à voir avec ma condition physique.

Nous subissons tous les deux les effets du mal des hauteurs. Par contre ce qui me surprends c'est qu'elle prend du Dyamox alors comment se fait-il qu'elle se sente ainsi? Moi je n'en prends toujours pas. J'aurais dû, j'avais des signes avec mon taux d'oxygène, mais trop tard maintenant ça ne servirait à rien.

Nous continuons notre route, une ascension longue, lente et pénible. Je ne crois vraiment pas pouvoir y arriver. J'ai mal au coeur, j'ai l'impression que je suis en train de faire une pneumonie, l'air froid qui se condense sur mes poumons me fait tousser. Julius me dit "you're ok", et j'essaie de le croire. Il se saisit de mon sac à dos, quel soulagement!

Je n'avais pas réalisé qu'y glisser mon sac d'eau de 3 litres et mon manteau en plumes d'oie serait un tel calvaire. J'avais décidé de mettre mon manteau en plumes d'oie dans mon sac à dos car je doutais en avoir besoin. Mon manteau Archteryx et monThermoball en dessous devraient suffire pour ce genre de température, mais mes compagnons Américains me traitaient de Canadien parce qu'eux n'auraient laissé aucune couche supplémentaire dans leur sac à dos.

Mais au final j'ai eu raison, même à moins quinze, j'étais suffisamment protégé du froid. Mais mon eau a gelée dans le tuyau, j'avais bien soufflé en buvant afin d'expulser l'eau qui pourrait rester dans le tuyau, mais ce n'était pas suffisant. Donc, et mon sac d'eau, et mon manteau n'étaient que des poids morts que je traînais alors que j'avais besoin de toutes mes forces. Julius s'est chargé de mon barda, lui il est habitué à l'altitude et sans doute que si j'avais pris mes médicaments, je serais capable moi aussi, mais pour le moment c'est lui le plus fort et je suis très heureux qu'il soit là.

Je reprends la marche, l'ascension se fera progressive et lente, mais je réussi à prendre mon courage. Je bois dans la bouteille de Julius, pas beaucoup, mais je prends ce que je peux quand je peux. Nous gravissons ainsi les mille mètres qui nous sépare de Stella point. Il est près de six heures trente du matin lorqu'enfin nous atteignons les rebords du cratère.

Source: Alain Tremblay
Légende: Levé du soleil sur le Kili
 

J'ai de la difficulté à y croire, c'est magnifique. Le soleil se lève à l'horizon et éclaire le cratère du Kilimandjaro. Quelle montagne magnifique! Je vois David, le plus jeune de nos guides qui me tent une tasse de thé au gingembre, c'est la meilleure tasse de thé de ma vie.

Julius me dit, le sommet est tout près, à peine deux cents mètres et la route est en pente douce, on voit le sommet et surtout le paysage fantastique tout autour. Le glacier qui malheureusement fond lentement, dans dix ans il ne sera plus la... Je me demande comment font les gens pour arrêter si près du but. Pas moi, pas question, plus maintenant. C'est le sommet c'est certain.

Source: Alain Tremblay
Légende: Les derniers mètres vers le sommet
 

Je suis un peu euphorique et j'essaie de courir un peu, de doubler ma compagne de trente ans, mais je m'aperçois rapidement que ce n'est pas la meilleure idée que j'ai eu. Je suis forcé de ralentir car le mal des hauteurs me rappelle que je n'ai pas beaucoup de forces.

Peu importe, trente minutes plus tard j'atteins le sommet! Mission accomplie. Mes compagnons de voyage sont toujours là. Je n'ai pas mis trop de temps à rejoindre le groupe de jeunes gens et je me sens aussi fou qu'eux. "We made it!" Quelle aventure, quel beau voyage. Quelle façon de découvrir un pays.


Source: Alain Tremblay
Légende: Le sommet

Nous sommes restés un trentaine de minute et il fallait bien redescendre, un chemin avec un fort dénivelé et long de cinq kilomètres, Sans compter que nous devrons faire un autre sept kilomètres pour rejoindre le camp Mekwa dernier arrêt avant la porte de Mekwa et le retour a Moshi! Je ne peux attendre d'arriver a Moshi, j'ai tellement besoin d'une douche et de vêtements de rechange, ca meme pas de bon sang!

J'ai terminé ce voyage avec un safari, mais ça ce n'est pas le genre d'histoire que je raconterai ici :)

Espérant que modestement vous aurez apprécier et que ça donnera le goût à d'autres.

jeudi 15 octobre 2015

Ascension du Kilimandjaro - Jour 5


Le camp de base Barafu Hut
La nuit n'a pas été aussi reposante que la veille, mais j'ai tout de même fermé l'oeil.

Aujourd'hui c'est le grand jour. Hier Emmanuel notre guide en chef, nous a expliqué comment se déroulerait la journée et un peu ce qui se passerait lors de l'ascension.

Petite journée ce matin. On part pour le camp de base à 4 600 mètres, ce qui représente une ascension de 600 mètres sur une durée de trois heures.

D'après Emmanuel il s’agit de la plus facile de toutes les journées. Une fois au camps de base on fait une petite sieste, on prend le lunch, on refait une petite sieste on soupe et on essaie de fermer l'œil jusqu'à minuit.

J'avoue que je sens déjà l’adrénaline monter.

Mon Iphone est sur le point de rendre l'âme et je n'ai pas apporté le fil pour la recharge alors je le garde fermé, ainsi que la tablette pour pouvoir capturer LA photo, celle du sommet!

J'ai réussi a emprunter un câble Jack, mon Iphone est chargé complètement. C'est une bonne nouvelle si je parviens à me rendre jusqu’au sommet je pourrai prendre des photos!

En préparation pour l'ascencion vers le camp de base

Nous avons grimpé les premiers 600 mètres de la journée sans problème. J'ai tout de même trouvé cela un peu difficile car j'étais tout le temps à bout de souffle.

On a mangé et après petit dodo, Emmanuel nous recommande de dormir cet après-midi car même si a la possibilité de se coucher après le souper, souvent l’adrénaline nous empêche de dormir.

Je viens de me réveiller j'ai dormi de deux heures à  quatre heures trente pm, c'est bon. Je grelotte un peu mais ce n’est rien de grave.

Emmanuel nous a expliqué par le détail la dernière ascension. Il parait que les deux dernières heures avant le cratère seront les plus difficiles. Une fois au Stella Point nous prendrons à nouveau nos signes vitaux afin de déterminer notre capacité de monter jusqu'au sommet. C'est stressant tout ça, je prenais pour acquis qu’à partir du moment où je serais arrivé à 4 600 mètres je serais prêt. Ce n'est pas le cas. En plus ma capacité d'oxygène est basse, j'ai fait 78 et on demande 90.

Il fait déjà pas mal froid, il nous faut vraiment bien nous habiller car le reste de l'ascension sera glaciale, de nuit et à cette hauteur, il faut combattre la fatigue et le froid. Les guides vont nous aider, ils nous garderons en petit groupe et si certains ralentissent ils resteront avec eux. David m'a dit qu'il porterait mon sac.

C'est ici que je devrai accepter le sort, si mon corps refuse d'aller plus haut j'aurai vécu toute une aventure et il faudra m'en contenter.

Soyons philosophes, 98% c'est pas mal proche de 100%.

mercredi 7 octobre 2015

Ascension du Kilimandjaro - Jour 4





 Ascension du Baranco Wall

Je me sens beaucoup mieux qu’hier.

Je n'ai souffert d'aucun désagrément et malgré mes craintes, l'ascension s'est très bien passée. La première était celle du mur de Baranco, 400 mètres presque en droite ligne.

Rien qu’à de regarder les gens qui l'entamaient j’avais la frousse, mais nous avons gravis le mur sans embuche.

Je me suis collé derrière Richard notre guide de la journée et je le suivais pas à pas. Ce fût une bonne idée car nous avons franchis des passages difficiles, et il me donnait de bons conseils. Parfois il nous fallait tourner le dos au vide, en entourant la paroi rocheuse de nos bras. Nos guides appellent ça le « kissing rock » :)

 Richard notre guide de la journée

Une fois au sommet nous avons fait plusieurs photos de chacun de nous certains en profitant pour faire le fameux jump (on saute au moment où le photographe prend la photo).

Une fois monté, il faut redescendre et j'appréhendais encore une fois cette partie de la route,  car Richard m'avait bien conseillé de prendre mes bâtons. Mais c’était sans doute une mesure de précaution car tout s’est bien déroulé.

 Sommet du Baranco Wall

Plusieurs montées et descentes ont ponctuées cette partie de la route. Après plusieurs heures de marche nous avons finalement traversés une dernière vallée avant une montée abrupte vers le campement dont je me serais bien passé. Richard nous a fait remarquer que nous franchissions le dernier ruisseau avant les deux dernières étapes, et qu’à partir de maintenant nos porteurs n'avaient d'autre choix que de redescendre chercher l'eau pour le reste du voyage.

On apprend beaucoup sur les gens, sur les porteurs entre autre. Ils doivent porter un maximum de 20 kg ce qui est énorme sur ces distances, et alors que nous on fait « polé polé » eux ils courent pratiquement en montant.

Le gouvernement a mis des règlements en place pour contrôler l'accès et les abus, il faut avoir 18 ans maintenant pour devenir porteur et ils reçoivent tous une formation. Même une session au gym en préparation n'est pas rare et la course à pied est l'outil favori.

Emmanuel notre chef-guide nous parle de sa vie. Il n’a que 27 ans, il est marié et a rencontré Evelyne sa femme il y a deux ans. Ensembles, ils attendent un enfant. Emmanuel soutien le People Power (je n’ai trouvé aucune trace du parti sur Internet, j’ai l’impression qu’il s’agit plus d’un slogan et qu’en fait le parti qu’ils appuient c’est le Chama Cha Mapinduzi - CCM), un parti populiste qui promet de mettre fin à 40 ans du même régime et a la corruption qui s'en suit. Beaucoup de porteurs sont en faveur de ce parti.

Emmanuel nous explique son parcours, il a suivi une formation de porteur et il a commencé il y a 4 ans de cela. Dès son début son ami lui a conseillé de suivre la formation de guide car son anglais est très bon.

Côté compagnons de voyage, disons qu’il y a des hauts et des bas, aujourd’hui j'ai un peu marre des Américains, je crois que mes amis Canadiens pensent la même chose. Ils sont généralement étroits d'esprit et ne font pas preuve de retenue, ce qui finit par tomber sur  les nerfs.

On a eu une discussion sur les bienfaits et les méfaits reliés à la margarine. Un de mes compagnons Canadien en mange tout le temps, moi aussi car ma diététicienne me l’a conseillé il y a près de 10 ans. Les compagnons des U.S.A. trouvent que c’est mauvais et croient que peu importe ce que santé Canada peut en dire, c’est eux qui ont raison…

Bref, j'apprécie les moments de solitude dans ma tente, mais ce que j'ai vraiment envie c'est une douche!

jeudi 1 octobre 2015

Ascension du Kilimandjaro – Jour 3





On s'est levé dès six heures ce matin. Il y avait une petite fête car c'est l'anniversaire d’une de mes compagnes de voyage, elle célèbre ses 30 ans aujourd'hui.

On prend un peu de retard à cause de tout ce brouhaha autour de la petite fête improvisée, mais ici on s'en fout un peu tant qu'on arrive avant la nuit.

Aujourd'hui le trajet contient trois sections: la première est d’environ 300 mètres plus élevée, la deuxième elle, nous amènera jusqu'à 4 500 mètres et finalement on redescendra à 3 600 mètres pour le camp de nuit.

Je n’arrive pas à déjeuner comme il faut ce matin, je souffre d’un début de nausée. C'est un des signes du mal des hauteurs.

Dès les premiers pas, je me sens essoufflé. Ça promet!

La sortie est difficile et le doute s’installe dans ma tête. Je m'interroge carrément sur ma capacité de terminer la route d’aujourd’hui et par le fait même, l'ascension.


On va comme ça pendant plusieurs heures et je me sens découragé car j'ai l'impression que je n’y arriverai pas. Finalement notre guide nous annonce que nous sommes à une heure de la deuxième étape. On dirait bien que j'ai manqué quelque chose car je n'ai jamais eu connaissance qu'on avait franchi la première section et donc nous sommes maintenant techniquement déjà au-dessus de
4 000 mètres, une marque importante pour l’acclimatation et pour ne pas souffrir du mal des hauteurs.

Je suis revigoré par l'annonce et on arrive sans encombre à la Lava Tower. Par contre pour le lunch je ne suis pas capable de manger ou presque...

Au sommet de Lava Tower
 
Une pause d’à peine 30 minutes et c’est reparti pour la descente. Çà devrait être plus facile mais ça ne l'est pas tout le temps. Je dérape et tombe par terre un de mes jeunes compagnons m’aide à reprendre pied. Petit incident sans conséquence, rien de grave pas une égratignure, du Alain à son meilleur J

Deux heures s’écoulent et on arrive au nouveau campement. Mon porteur, M. Martini, m'attends pour me rappeler que c'est lui transporte mon bagage. Ici les porteurs travaillent dure, vingt kilos sur la tête et ils en profitent pour nous dépasser durant l’ascension. Pour M. Martini, le pourboire est comme pour les autres, tout à fait mérité.


Je suis très fatigué, je veux m'étendre mais à peine ais-je la tête sur mon matelas de campign que quelqu'un vient me sortir d'un demi-sommeil: diner!

En fait on découvre ensemble que c'est plutôt une collation. On reste là un bon moment puis je me lasse et je reviens à ma tente mais encore une fois, peu de temps après un de mes compagnons vient me chercher pour le vrai souper.

On jase je mange enfin pour de vrai, on rigole on fait de charades.

Bon. Soirée terminée! Je suis dans ma tente, demain ce ne sera pas plus facile, alors ça m'énerve un peu. On verra bien. Lights out!